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Pourquoi ?

Pourquoi un sportif qui fait des performances et qui réussit ses actions à l’entraînement, fait des ratés le jour de l’épreuve ?

Pourquoi un sportif gagne une compétition ou un match un jour, et n’arrive pas à reproduire l’exploit sur d’autres épreuves ?

Pourquoi est-il plus facile de gagner sur son terrain, chez soi, qu’à l’extérieur ?

3C ®, le Construct Cognitivo Comportemental, est un modèle pour comprendre tous les comportements, et les comportements d’un sportifs n’en sont pas exclus : les actions de jouer, de marquer, de battre un record… sont des comportements ; un match ou une compétition est une somme de comportements et ceux-ci peuvent donc se comprendre afin de pouvoir mieux performer !

Nous ne parlons pas des performances physiques, ni de l’entraînement physique et technique qui sont nécessaires pour progresser et atteindre le top niveau (répétition de mouvements et d’exercices pour acquérir une routine, augmenter l’efficacité des mouvements et augmenter les différents paramètres physiologiques qui vont générer les progrès ; nous ne parlons pas non plus de la communication ni de la cohésion d’équipe indispensables dès lors qu’il y a plusieurs acteurs : celles-ci feront l’objet d’un autre article, car nous savons bien qu’une équipe de champions ne fait pas une équipe championne ! 

Nous parlons ici de préparation mentale pour répondre aux questions ci-dessus. 

 

La préparation mentale.

Que se passe-t-il dans la tête d’un sportif lors d’une compétition ?

 « Je n’y arriverai pas »… « Loupé, t’es nul »… « M…c’est pas juste… » … Suivant le contexte…

Que se passe-t-il alors ? Des réactions contre-productives comme le découragement ou même juste un petit relâchement, un temps de faiblesse, se font sentir ou bien encore la colère survient devant la contre-performance, l’injustice ou l’agressivité d’un adversaire…

La préparation mentale apporte les outils structurants pour éviter les comportements réactionnels issus du « saboteur », ce que les athlètes, coachs et préparateurs mentaux appellent le dialogue interne : c’est un construct formé dans notre enfance par notre éducation (au sens large du terme) qui réapparaît dans les moments de stress sous forme d’injonctions et prescriptions ; ceux-ci induisent, à travers des prétextes, alibis et désirs, mix de permissions, limitations, stratagèmes et fatalité, de nouveaux comportements limitatifs qui empêchent les progrès ; ces comportements issus du « saboteur » copient la routine et la sabotent ; or les comportements ne peuvent s’améliorer qu’à travers les progrès. 

 

« T’es nul ! ».

Pour un sportif, qui répond à l’injonction « sois fort », le « saboteur » rentre par exemple sous la forme « tu ne vaux rien », « n’existe pas », « tu n’y arriveras pas »… (messages contraignants appris) ou « c’est la loi du sport », « c’est un mauvais jour »… (excuses ou alibis issus d’une fatalité, pour se justifier).

Un « t’es nul » sur un « sois fort » provoque soit de la tristesse (et découragement), soit de la colère (et perte de contrôle) : c’est en tout cas une émotion qui survient en réaction à une contrainte.

Un petit mot sur la colère s’impose ici : en effet beaucoup d’athlètes pensent qu’elle leur est nécessaire pour avoir la rage de gagner, sans comprendre que d’une part la colère n’est pas la cause de leur motivation, et que d’autre part elle les déborde, les font rentrer dans une boucle émotions/réactions ; celle-ci leur enlève la possibilité d’initiatives et leur fait perdre une partie de leurs capacités, ils ne peuvent plus utiliser leurs ressources.

 

Le plus grand ennemi de l’athlète…

La préparation mentale va s’attacher tout d’abord à redéfinir les motivations (de process, de performances et de résultat) puis à cerner et à distancier le dialogue interne ou « saboteur » pour enfin instaurer des routines de performance : celles-ci vont empêcher le « saboteur » de rentrer, il est démasqué et il n’a plus de place. 

C’est le stress, induit par la peur (de perdre, de louper le geste, de ne pas tenir…), qui permet l’entrée du « saboteur » ; l’apprentissage par la préparation mentale de la concentration et du relâchement dans les moments critiques va aussi stopper le dialogue interne : l’athlète peut alors rester concentré sur son geste et son jeu, mais aussi sur les actions de ses partenaires et de ses adversaires ; il n’est pas coupé du monde, dans sa bulle : ce ne serait pas suffisant pour arrêter le « saboteur », une bulle éclate facilement quand on la pique ! Et puis, s’il faut être imperméable aux agressions, il faut bien être à l’écoute de ce qui se passe sur le terrain ; dans les faits on ne peut pas rester entièrement dans sa bulle mais on peut rester concentré, en restant aidé par les encouragements du public, et en restant inébranlables lors des prestations à l’extérieur quand le public est favorable à l’adversaire par exemple.

Mieux vaut lutter en amont contre ce « saboteur ».

Le plus grand ennemi de l’athlète, ce n’est pas l’adversaire, c’est le « saboteur ».

Estime de soi.

Pour compléter, nous pouvons rajouter un mot sur le rôle des applaudissements et des encouragements du public lors des épreuves (compétitions ou matchs…) : ils apportent le petit shoot de reconnaissance nécessaire aux sportifs pour remonter leur estime d’eux-mêmes ; ils renforcent ainsi leur sentiments de contrôle sur leurs capacités, ils prennent confiance… ça empêche la main de trembler au moment critique, réduisant le dialogue interne.

Citons Boris Cyrulnik : « Le sport nous remet à notre place » ; oui, un sportif ne gagne pas toujours, il apprend à perdre, il apprend aussi à se battre pour faire des progrès ; le sport permet d’apprendre de ses échecs, comme de ses victoires et ainsi de remonter son estime de soi ; mais surtout la compétition nécessite d’entreprendre un véritable nettoyage du « saboteur », seule façon efficace et durable pour atteindre ses objectifs de performances, pour acquérir la stabilité des résultats et exprimer son plein potentiel.

S’entraîner à l’échec – Le plan B

Que se passe t’il quand la performance recherchée par l’entrainement est mise en échec ?

cette nouvelle situation nécessite une adaptation pour basculer la situation afin d’exprimer à nouveau de l’excellence dans l’activité; ce qui consomme un temps précieux et favorise la mauvaise prise de décision. Si l’entraînement est le plan A et l’échec le plan B, le succès se trouve quelque part entre les deux;

le succès se situe à l’équilibre entre la certitude et l’incertitude de sa manifestation

La confiance apportée par l’entrainement s’érode à cause des mises en échecs successives. La certitude de performance se transforme petit à petit en croyance de performance. Quand une croyance est mise à mal, un comportement émotionnel contre-performant apparaît déclenché. Ce comportement déclenché par la peur innée de l’inconnu est un mélange de colère, de dégoût et de tristesse. Le cocktail biochimique sécrété renforce la croyance d’une apparente performance. En réalité cela accélère la dégradation des bénéfices de l’entrainement.

 » Jusqu’à la fin… on y a cru ! « , victoire ou défaite ?

S’entraîner à l’échec permet d’anticiper les facteurs de dégradations de la performance

 

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La préparation mentale