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Quand la blessure arrive, c’est toujours au mauvais moment – le sportif ne finit pas la compétition ni peut-être même la saison, et c’est souvent vu comme la faute à « pas de chance », sauf évidemment s’il ne s’est pas échauffé correctement, ce qui est tout de même rare à ce niveau.

« On dit toujours qu’une blessure « avertit » avant d’arriver. En effet, un grand nombre de lésions pourrait être évité avec une meilleure écoute de soi. Une petite douleur au tendon d’Achille pendant la course, un point douloureux dans le dos pendant une séance de musculation, un état de fatigue et de lassitude passager sont autant de signaux d’alarmes dont il faut tenir compte pour éviter la blessure. »

http://www.matthieuverneret.com/les-blessures-du-sportif/

Nous n’allons pas parler ici de la blessure en elle-même, du processus mécanique (les chocs ou la fatigue…) ni des façons de la soigner, mais bien de pourquoi le sportif ne sent pas qu’il ne peut pas aller plus loin, de sa propre évaluation de ses capacités.

 

Quand on dépasse ses limites…

Pourquoi un sportif dépasse-t-il ses limites ? Ne les connaît-il pas ?

On entend souvent qu’il doit se surpasser en compétition, aller au bout de ses limites pour gagner. Oui certainement, à moins d’être nettement meilleur, mais doit-il les dépasser ?

Chaque sportif a des capacités limitées qui lui sont propres et son entraînement physique et mental va lui permettre de les augmenter.

Or certains sportifs qui n’ont pas bénéficié d’une préparation mentale prenant en compte les émotions, sont sujets à la colère (les occasions ne manquent pas face à un adversaire !) ; cette émotion provoque alors une montée d’adrénaline qui va les booster ; l’athlète entre ainsi en réaction face à un événement qui le fâche.

Sous le coup de la colère, il ne peut plus écouter son corps, évaluer ses propres sensations : la colère est une émotion qui aveugle et surtout qui submerge ; son système d’évaluation est coupé, il perd la sensation qu’il va trop loin, la perception de ses limites, l’adrénaline déchargée lui permet d’aller plus loin, plus fort, plus vite… et son corps lâche, il se blesse !

Croyance…

Les sportifs qui sont habitués à utiliser leur colère pour se motiver (eh oui, on s’habitue à se mettre en colère, la réaction est de plus en plus automatique) pensent même qu’elle leur est nécessaire pour performer ; ils utilisent cette colère pour combler l’écart entre leurs capacités et le niveau de performance requis alors qu’elle leur enlève une partie de leurs capacités par le manque de discernement qu’elle induit, discernement sur ce qui se passe autour d’eux, mais aussi discernement sur eux-mêmes et leurs propres limites.

Cette croyance qu’il est meilleur sous la colère (la montée d’adrénaline le lui fait croire) l’oblige même à déclencher cette colère dès que la situation se tend, en compétition il faut aller vite, il est sur-stimulé, sa croyance se renforce.

En effet, les situations d’urgence favorisent tous les raccourcis pour le cerveau, c’est pourquoi en compétition, les biais cognitifs arrivent si facilement, les croyances sont si tenaces.

Se croire meilleur qu’on ne l’est est un autre biais cognitif qui intervient ici, on surévalue ses capacités.

D’où l’importance de la préparation mentale pour ne pas tomber dans ces pièges (et se blesser), ne pas confondre adversaire et ennemi … et pour performer dans son sport tout en conservant son plaisir !

 

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